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Unité de Recherche en Neurosciences Cognitives
L'UNESCOG étudie l'organisation et le fonctionnement du système cognitif et langagier, en tenant compte de son substrat biologique. Psychologues expérimentaux, neuropsychologues et électrophysiologistes examinent des individus normaux et cérébro-lésés, dans les domaines suivants: interactions audiovisuelles, attention auditive et visuelle, perception et reconnaissance de la parole, troubles de la lecture, conséquences cognitives des apprentissages scolaires, de la litératie et du vieillissement, organisation du système sématique, récupération d'informations en mémoire (notamment épisodique et prospective), rééducation de la mémoire de travail , déficits des fonctions exécutives et des représentations sociales associés à des lésions. Sont utilisées, en plus des approches expérimentales de la psychologie et neuropsychologie cognitives, l'examen neuropsychologique de patients et les méthodes d'imagerie cérébrale (enregistrement de potentiels évoqués et de changements hémodynamiques).
L'objectif principal de ce doctorat est d'observer et d'évaluer, à un niveau comportemental et électrophysiologique, les bénéfices d'un environnement « stimulant » chez les enfants TDAH. Deux sous-types d'enfant TDAH seront particulièrement observés : le type inattentif et le type combiné. Les effets bénéfiques de l'environnement seront comparés à ceux qui peuvent être apportés suite à une médication (Rilatine, Concerta).Concrètement, certaines fonctions exécutives ainsi que les capacités attentionnelles seront évaluées chez des enfants TDAH et contrôles à l'aide d'une Go/Nogo visuelle indicée. L'environnement stimulant consiste en l'écoute d'un « son blanc » à certains moments de la tâche.
Perception de la parole chez des enfants sourds profonds congénitaux
A l'aide de techniques comportementales et électrophysiologiques, nous espérons mieux appréhender les mécanismes et les substrats neuraux à la base de la perception de la parole audiovisuelle chez des enfants sourds profonds bénéficiant d'un implant cochléaire. Nous envisagerons en particulier l'effet de la précocité de la pose de l'implant et celui de l'utilisation du Langage Parlé Complété (LPC) sur la qualité des représentations phonologiques sous-jacentes à l'apprentissage du langage.
Nous proposons d'étudier les effets différentiels d'un entraînement phonologique et acoustique sur la perception catégorielle d'un continuum de délai d'établissement du voisement. Un tel paradigme est rendu possible grâce à l'utilisation du français pour lequel les niveaux de représentation des sons du langage peuvent être dissociés. Des études préliminaires ont montré qu'il existait des modifications comportementales et électrophysiologiques suite à un entraînement portant sur la partie négative du continuum seulement. Notre volet comportemental tentera de déterminer le paradigme d'entraînement le plus efficace afin de tester l'idée d'un mécanisme restreignant les modifications trop importantes de la perception catégorielle. Nous tenterons ensuite de déterminer et de différencier par ERPs et IRMf les systèmes neuronaux impliqués dans la discrimination des différents niveaux de traitement des sons du langage, ainsi que les effets d'un entraînement sur les activations des zones mises en évidence précédemment. Enfin, nous intègrerons l'ensemble de nos données dans un volet clinique permettant d'analyser et d'améliorer la perception catégorielle des enfants souffrant de troubles spécifiques du langage (SLI) grâce aux tâches d'entraînement comportementales.
Intégration multi-signal et perception de la Langue française Parlée Complétée (LPC)
L'être humain a pour habitude de recevoir simultanément un grand nombre d'informations. Pour les traiter efficacement, le cerveau dispose de circuits spécialisés intégrant les différentes données lui parvenant. Chez les entendants, la perception de la parole implique une intégration audiovisuelle (sons et mouvements labiaux). La Langue française Parlée Complétée étant également multi-signal (sons, mouvement labiaux et clés), sa perception implique-t-elle un traitement intégratif ? Quelle est la part de chaque élément sur la perception finale ? Quel est l'effet du niveau d'expertise sur le traitement effectué ?La perception de la LPC est une thématique relativement récente dans la littérature scientifique. Aucune des recherches menées jusqu'ici n'a utilisé les techniques d'électroencéphalographie (EEG) et d'eyetracking Notre étude est donc la première à combiner les techniques d'électroencéphalographie et d'eyetracking avec des données comportementales. Totalement indolores, celles-ci permettent d'enregistrer en direct l'activité électrique du cerveau et les mouvements oculaires.
L'objectif principal de cette étude est d'examiner la précision temporelle avec laquelle un changement au niveau du moment de détection d'un contraste de durée est reflété dans la latence de la Mismatch Negativity (MMN), une composante des Potentiels Evoqués Auditifs. La MMN est enregistrée, chez des adultes sains, à l'aide du paradigme oddball. Différentes durées de stimuli standards sont utilisées, avec des déviants plus courts ou plus longs de 50%. En plus de l'étude de la résolution temporelle de la latence de la MMN en fonction du moment théorique de détection de la déviance, nous étudions aussi les effets de la durée du stimulus standard et de la direction de la déviance sur l'amplitude et sur la latence de la MMN.