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Centre d'histoire du droit et d'anthropologie juridique
Recherche en histoire du droit (y compris droit romain) et en socio-anthropologie du droit...
Inscrit dans une perspective interdisciplinaire, ce projet de recherche entend analyser les formes de résolution des conflits telles que pratiquées par la communauté de Brésiliens en situation illégale résidant en Belgique. Malgré l'intérêt grandissant des études sur la problématique de la résolution des conflits ainsi que sur les mécanismes de régulation A« para-pénale A» dans de nombreux champs scientifiques, en particulier ceux de la criminologie et de l'anthropologie juridique, celles-ci demeurent rares dans les domaines de recherches s'intéressant A l'immigration clandestine. Dans le cadre de cette recherche, il s'agira de documenter, d'analyser et de comprendre la maniére dont les Brésiliens, dans le contexte d'immigration, peréoivent et résolvent leurs conflits. A l'aide d'une méthodologie variée, de nature essentiellement qualitative, on s'efforcera, d'une part, de saisir la maniére dont les conflits émergent, prennent sens et sont résolus au sein de cette communauté et, d'autre part, d'identifier l'impact du statut illégal du séjour sur les mécanismes de régulation des conflits. A cet effet, la signification (culturelle, religieuse, sociale, économique etc.) du conflit et de sa résolution y sera particuliérement examinée. Notre argument est que les formes de résolution des conflits dépendent de la dynamique interactionnelle dans laquelle les membres de la communauté brésilienne s'inscrivent qui les conduit A la fois A définir la situation comme conflictuelle, A opérer des ajustements de celle-ci et A la retraduire pour qu'elle prenne sens.
Les familles étrangères face à la justice belge
Le projet de recherche de Caroline Simon prend ses racines dans la confrontation de deux constats incontournables concernant l'univers juridique contemporain, et plus spécifiquement encore le droit familial belge : d'une part celui du caractére profondément multiculturel de nos sociétés modernes, et d'autre part celui de modifications législatives substantielles dans le droit familial belge ces derniéres années, modifications elles-mêmes entraénées par une mutation profonde du systéme idéologique sous-tendant cette branche du droit. La confrontation de ces deux prémisses a amené Caroline Simon A s'interroger sur la présence de la diversité culturelle au sein du droit et A se demander si celle-ci émergeait ou non comme un enjeu dans le cadre de la justice familiale. En effet, on est en droit de se demander si un certain décalage ne se profile pas entre les nouveaux modéles familiaux véhiculés par le droit familial belge et le vécu plus traditionnel de certaines familles en contexte migratoire qui mobilisent ce droit pour résoudre leurs conflits familiaux. La premiére phase de sa recherche se concentre sur un domaine bien précis : celui de la mise en oeuvre judiciaire du droit familial. Son travail s'inscrivant dans la perspective de l'anthropologie juridique, elle se propose de nourrir le développement de ses réflexions par une étude de terrains privilégiés, oé se rencontrent in concreto les familles A composante migratoire et les juges de la famille incarnant le pouvoir judiciaire belge : non seulement le prétoire de certaines audiences du tribunal de la jeunesse, mais aussi celui tout A fait particulier des justices de paix. Ainsi, il lui sera permis de développer, A partir de l'analyse qualitative de ces données, une réflexion qui puisse refléter le droit tel qu'il est pratiqué et vécu au quotidien par les différents acteurs de nos sociétés contemporaines profondément multiculturelles.