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REPI Recherche et Études en Politique Internationale
Le REPI est une unité de recherche dont les activités principales sont dédiées à la recherche et à l'enseignement en politique internationale à l'Université libre de Bruxelles. Il est rattaché à la Faculté de Philosophie et Sciences sociales et entend poursuivre les activités entreprises par le Réseau d'Études en Politique Internationale auquel il succède. Il promeut des activités de recherche fondamentale entreprises dans le domaine des relations internationales. Il vise à garantir un encadrement de qualité pour la production scientifique dans ce domaine particulier de la science politique (thèses de doctorat, publications, organisations de séminaires et de colloques...). En fonction de ses ressources disponibles, le REPI peut également être sollicité pour des expertises et des consultations auprès d'institutions nationales ou internationales. Il oeuvre à la diffusion des connaissances sur les sujets de politique internationale auprès du grand public. Il est conçu comme un lieu de réflexion sur les enseignements dispensés dans le cadre du Master en relations internationales organisé par le Département de science politique. L'organisation de formations spécifiques et autofinancées (écoles d'été, Executive Master) fait également partie de ses tâches. Ses activités scientifiques se concentrent principalement dans deux domaines importants de la politique internationale : l’étude des questions de sécurité et les politiques publiques internationales (environnement, santé, économie internationale, développement, …). Elles se rattachent à plusieurs traditions de recherche et écoles de pensée : étude des processus décisionnels en politique étrangère (foreign policy analysis), sociologie politique de l’international, approches critiques de la sécurité, économie politique internationale, etc. ; l’objectif étant de saisir au mieux les enjeux de pouvoir dans les relations internationales et ce à différents niveaux. Sont également inclus dans l’agenda de recherche l’étude de l’action extérieure de l’Union européenne et des principales institutions internationales. Directeur : Christian Olsson
Traditionnellement, en sciences politiques, les recherches portant sur les guerres se sont focalisées sur les causes explicatives de celles-ci. Ces recherches se sont par exemple questionnées sur le rôle de la structure internationale, des régimes politiques ou de la nature humaine dans le déclenchement des conflits. Ici, il n'est pas tant question d'expliquer que de comprendre ce qui rend le déclenchement de la violence militaire pensable. L'objectif de ce projet est d'exposer les processus par lesquels la violence militaire devient acceptable. Pour ce faire, une attention toute particulière a été accordée à la place de la pensée stratégique et des doctrines militaires qui contribuent très largement à fonder la légitimité technique des opérations et à justifier les guerres.
Le projet part du constat que les représentations de l’ennemi jouent un rôle dans la conduite de la guerre. Si cette problématique est bien documentée en ce qui concerne les guerres passées, on sait cependant moins de choses sur les représentations de l’adversaire dans les guerres contemporaines, notamment lors des conflits asymétriques que le monde connaît depuis les dernières décennies. Ce projet de recherche interdisciplinaire (science politique, sociologie, histoire, économie) entend éclairer ce point aveugle en effectuant des entretiens avec les militaires français, britanniques et allemands qui ont participé aux « opérations extérieures » menées par leurs États respectifs depuis le 11 Septembre 2001. Le but est de comprendre comment ces acteurs se réapproprient les discours de justification politique de la guerre (tels que le thème de la « guerre contre le terrorisme » ou celui de la lutte contre les armes de destruction massives), comment les nouvelles technologies du domaine militaire modifient ces représentations, et comment l’expérience de la guerre transforme respectivement l'image de l’autre et celle de soi.
La légitimation de la violence dans la politique internationale
Projet de recherche international sur la légitimation de la violence en politique internationale.Les manifestations de violence et la manière dont celles-ci sont appréhendées, ou pas, par les institutions internationales notamment constituent un champ de recherche fécond permettant également de faire le lien avec les recherches effectuées par Barbara Delcourt relatives à l'émergence des normes internationales et à l'étude des principes structurants des relations internationales. De fait, la question de la légitimation de la violence ou les tentatives visant à en neutraliser les effets sont intimement liés à la manière dont se conçoit la souveraineté dans les sphères interne et internationale et à la prégnance des conceptions plus technocratiques découlant du succès de la notion de gouvernance, comme en témoigne précisément la manière dont les institutions internationales conçoivent leurs politiques de « gestion de crise ». Dans ce cadre, l'attention s'est également portée sur le phénomène de la privatisation de la violence et l'émergence de compagnies privées militaires et de sécurité de plus en plus présentes sur les théâtres de crise politique violente.
Les cadres de la violence guerrière
En 2004, Amnesty International et Associated Press dénoncent les tortures que des soldats de l'US Army font subir à des détenus irakiens à Abou Ghraib. Les images des sévices font le tour de la planète, transformant l'affaire en un véritable scandale. Ce qui choque, ce n'est pas uniquement le fait que ces Irakiens aient été torturés mais aussi que leurs souffrances ne trouvent aucune justification militaire rationnelle. Plusieurs enquêtes soulèveront certes la question de savoir si les tortures visaient éventuellement à rendre plus dociles les détenus avant des interrogatoires. Toutefois, même si c'était le cas, comment expliquer les sourires des bourreaux ? Cette affaire pose donc le problème d'une violence militaire excessive, c'est-à-dire non nécessaire à la réalisation des objectifs opérationnels. Le problème ne concerne cependant pas uniquement la prison d'Abou Ghraib ni les seuls militaires américains. Des soldats britanniques seront par exemple accusés de s'être défoulés sur Baha Moussa, un prisonnier civil irakien, jusqu'à ce que mort s'ensuive en 2003. En 2005, des militaires français déployés en Côte d'Ivoire lors de l'opération Licorne étouffent leur prisonnier, Firmin Mahé, suspecté d'être un chef de bande armé. Dans ce projet, nous nous demandons comment faire sens de ces violences commises en dehors du cadre réglementaire par des membres de forces armées modernes et de plus en plus encadrées par des conseillers juridiques. Comment comprendre le fait que dans certains cas les soldats expriment même un plaisir évident à faire souffrir des êtres humains ? Comment analyser leurs comportements haineux et irrespectueux non seulement à l'encontre de leurs ennemis mais aussi vis à-vis des populations civiles ? L'ambition de ce projet est de contribuer à rendre intelligible cette violence à partir d'une analyse portant sur la construction des imaginaires sociaux dans l'univers militaire.
L'objectif de ce projet est de montrer que le recours privilégié à l'option militaire au sein des États « occidentaux » pour gérer des crises politiques s'explique entre autres par la généralisation de représentations qui transforment l'action militaire en un « spectacle ».