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Objectif : créer et mettre à disposition des chercheurs une base de données destinée à constituer des corpus parallèles portant sur le plus grand nombre de traductions en espagnol de Madame Bovary. Mœurs de province. L’œuvre majeure de Gustave Flaubert, publiée en 1856 (édition définitive en 1873), a été traduite en espagnol pour la première fois en 1875. Depuis lors, le roman n’a cessé d’être édité en Espagne et en Amérique latine. Le catalogue établi par Marta Giné Janer (2011), qui dénombre plus d’une centaine d’éditions en Espagne, permet d’identifier des dizaines de traductions (réalisées par Emeterio Mazorriaga, Ramón Orts-Ramos, Amancio Peratoner, Hermenegildo Giner de los Ríos, Alberto Carrasco, José Pablo Rivas, Pedro Vances. J. A. Gigena, Joan Sales, María. Dolores Gutiérrez, Julio C. Acerete, Consuelo Berges, Claudio Gancho…). Ce nombre considérable invite à une étude comparative systématique et complète de toutes ou de la plus grande partie de celles-ci. Certes, des analyses ont été menées soit sur les premières traductions (Hernández Guerrero, M-J. 2019) soit sur des éditions modernes (Bravo Castillo, J. 1995), mais celles-ci se sont basées sur la comparaison de quelques fragments d’un nombre très limité de traductions. Malgré ces restrictions, les spécialistes ont déjà pu identifier une série de phénomènes qui nous invitent à créer cet instrument d’étude (des erreurs de traductions, des ajouts et des omissions, des appropriations plus ou moins déguisées, des réécritures abrégées, des corrections stylistiques sans consultation du texte original, des plagiats…). Notre projet s’articule en trois étapes : 1. Collecte de l’ensemble de traductions publiées aussi bien en Espagne qu’en Amérique latine ; 2. Digitalisation de ces textes et création d’une base de données la plus complète possible ; 3. Sur cette base, constitution de corpus parallèles. Au-delà de l’utilité évidente de cet instrument pour la traductologie, l’histoire de la réception, l’histoire du marché éditorial, etc. il s’agit de rendre accessibles de manière simultanée ces traductions qui constituent ce que Walter Benjamin (1923) appelait la survie des œuvres ; c’est-à-dire le déploiement des possibilités linguistiques et littéraires du texte source dans le texte traduit et, vice versa, l’accomplissement littéraire de la langue cible grâce au texte source.
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